Nous croyons plus que jamais en l’absolue nécessité du théâtre. Un théâtre qui provoque le réel, dans ce dialogue permanent entre la scène et les spectateurs. Un théâtre qui rappelle qu’en chacun de nous il y a souffle de résistance. Qu’il ne faut pas nous en détourner car, aujourd’hui encore, la

barbarie fait rage. Au centre de l’écriture de Michel Simonot, il y a le Témoin. Celui qui vient face à nous pour rappeler que l’inhumanité ne triomphera pas. Dans Même Arrachée, la langue du témoin a été coupée, il est muet. Mais même s’il ne peut plus parler, son Idée reste intacte. Puissante, elle survit. Certes l’homme se déshumanise mais il tisse son Idée qui germera dans d’autres corps qui éradiqueront la Barbarie. Morgane Peters, Jean-Yann Verton et Grégory Alliot se relaient pour passer de la figure du Témoin, à celle du Poème (de l’Idée), puis à tous ceux qui portent la parole du Poème. Dans ce spectacle, il est également question de donner la parole à la danse contemporaine. Grégory Alliot offre un écho chorégraphique à la langue de Michel Simonot. La metteure en scène et le chorégraphe collaborent depuis plus de dix ans. Ici un nouveau pas est franchi : faire dialoguer le

théâtre et la danse contemporaine dans une même œuvre.